3 questions à… Eleonore Baudry, présidente de la maison Figaret.

12 mars 2025

A la tête de Figaret depuis 2018, Eleonore Baudry a retravaillé l’identité de la marque et sa modernité, avant de penser les axes forts de sa croissance.
Les objectifs de ces cinq prochaines années ? Le développement de ses collections femme et une amplification de sa présence à l’international.

Vous avez rejoint Figaret il y a sept ans. Quel regard portiez-vous sur la maison et comment avez-vous souhaité la faire évoluer ?
Lorsque j’ai rejoint l’entreprise, je me suis dit que j’avais la chance de prendre la direction d’une très belle maison française, renommée depuis plus de 50 ans pour son savoir-faire et la qualité de ses chemises. J’ai eu à cœur de préserver ce patrimoine, tout en donnant à la marque une résonnance avec l’époque : une vitalité contemporaine. Nous avons actualisé l’offre en retravaillant les coupes, en élargissant nos propositions avec des modèles pensés dans des matières plus exclusives, tout en conservant nos traditionnelles popelines blanches. Nous sommes restés fidèles à notre raison d’être : un style qui traverse les saisons et les générations. Toutefois, la pandémie nous a donné l’opportunité de penser une offre plus casual avec des modèles en lin, denim ou flanelle pour accompagner les évolutions de style de nos clients. Nous avons aussi développé une offre mixte et des propositions pour la femme avec de belles réussites, comme la collection ‘Je t’aime’ imaginée après avoir revu le film « Les choses de la vie » de Sautet et cette scène où Romy Schneider emprunte la chemise d’homme de Piccoli et s’installe à sa machine à écrire pour y découvrir cette déclaration.

L’une de vos missions est aujourd’hui d’accélérer le développement de la marque…
Après avoir élargi et fidélisé notre communauté, priorité est désormais à l’expérience en boutique. Nous avons à cœur de créer un lien fort avec nos clients en valorisant la qualité et en suscitant l’intérêt par la singularité de notre offre. En 2025, nous prévoyons des ouvertures de boutiques dont une première, imminente, dans le quartier des Batignolles. Nous développons aussi la communication digitale, l’e-commerce et venons de lancer le wholesale à l’international en ciblant boutiques multimarques et grands magasins. Enfin, nous avons beaucoup d’ambition pour la Femme chez Figaret. Cette saison, nous lancerons une collection Studio, inspirée des femmes cinéastes qui ne renoncent pas à leur féminité tout en adoptant un « métier d’homme ». A suivre !

Vous avez lancé un concept de diners littéraires. Une façon de renforcer l’identité de la marque ?
Figaret aime le bel ouvrage, et la création. La marque est associée au cinéma mais aussi à la littérature. En partenariat avec Gallimard, nous avons travaillé autour de Rimbaud et Saint-Exupéry avec, chaque fois, une chemise exclusive qui dévoile une citation brodée. Nous organisons aussi des diners dans notre boutique de la rue de la Paix qui s’intitulent « la passion du Style ». Lors de ces événements, une quinzaine de personnes sont réunies autour de leur engouement commun pour un auteur comme Kessel ou Bret Easton Ellis. Une belle façon de se rencontrer…

*la maison Figaret est membre du Syndicat de Paris de la Mode Féminine, première composante de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin. Eléonore Baudry siège au conseil d’administration de cette Fédération, membre de l’UFIMH, depuis 2022.

Pour en savoir plus sur la maison Figaret : https://www.figaret.com/

 

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Déclaration du réemploi des emballages – Données 2024

Depuis l’année dernière les entreprises qui utilisent des emballages industriels et commerciaux (dont la REP est en cours de création) ont une obligation de déclarer le volume de ces emballages qu’elles utilisent. Un second webinaire d’aide à la déclaration (uniquement en français) du réemploi des emballages professionnels à l’Observatoire aura lieu le 25 mars de 14h à 15h. Réservez dès maintenant ce créneau dans votre agenda en cliquant sur ce lien : Webinaire ADEME - Déclaration du réemploi des emballages industriels et commerciaux et emballages de la restauration Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre page internet dédiée à la déclaration des emballages professionnels à l’Observatoire. Vous mettez sur le marché des emballages relevant du périmètre d’une filière REP en 2024 ? Pour rappel, aucun emballage relevant du périmètre d’un éco-organisme ne doit être déclaré à l’Observatoire. Renseignez-vous auprès de l’éco-organisme afin de connaître les démarches à suivre.

L’entretien du mois : Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët co-présidents de l’Union Française des Industries Mode et Habillement / UFIMH

« Nous allons plus que jamais défendre les intérêts de nos entreprises » Dans cette période économique et géopolitique incertaine, Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët détaillent l’ensemble des actions prévues en 2025 pour préserver la dynamique du secteur. Cette année, votre objectif est d’abord de préserver le développement des entreprises. Comment agissez-vous ? PFLL. Ce développement est aujourd’hui chahuté par les transformations des réseaux de distribution. L'e-commerce connait un net recul et nous incitons les entreprises à réinvestir le domaine, en leur faisant bénéficier des subventions du Plan d'action digital. Nous soutenons le Wholesale en les invitant à amplifier leur présence dans les salons, en particulier à l’étranger car l’export constitue un relais de croissance essentiel. Nous soutenons ainsi leur présence dans une quinzaine de salons à l’international. Nous avons la chance de disposer à Paris d’événements de portée internationale pour le prêt-à-porter féminin et les accessoires (Who’s next, Tranoï, Première Classe...), et en Europe pour la mode masculine (Pitti Uomo). L’UFIMH et ses fédérations s'assurent que les marques soient représentées au mieux sur ces événements majeurs, en leur accordant des soutiens financiers via nos organisations et le Défi. Nous accompagnons les acteurs de la fabrication française en soutenant leur présence au salon Made in France / Première Vision et en pilotant la Maison du Savoir-Faire et de la Création* qui met en relation efficacement marques et fabricants français. Second axe d’intervention, la lutte contre le développement de l'ultra fast fashion… PFLL. L'ultra fast-fashion (avec les marques Shein, Temu ou My Little Pretty Things) a pris des parts de marché considérables en France, contribuant à une déstabilisation de notre écosystème. Alors que la plupart de nos membres s’inscrivent dans une démarche durable, il est crucial de contrôler ce marché qui incite à une consommation irresponsable avec, à la clé, un impact négatif sur le plan social, économique ou environnemental. Une loi anti fast-fashion doit être présentée au Sénat et l’UFIMH milite pour accélérer son vote. Cette loi interdit aux plateformes toute forme de publicité. Elle impose l’affichage d’un score environnemental pour chaque produit et la création d’un système de bonus-malus dont les fonds seront reversés aux marques vertueuses. Enfin, l’UFIMH plaide au niveau européen pour un retour à l’équité concernant ces produits importés qui passent sous les radars des douanes puisque leur valeur ne dépasse jamais 150 €. LG. Ceci est d’autant plus nécessaire que le Président des États-Unis vient de signer un décret abrogeant cette tolérance pour les envois postaux de Chine et de Hong Kong, à destination des consommateurs américains. L’Union Européenne ne peut attendre, sauf à exposer nos marchés à une réorientation des plateformes chinoises. La suspension rapide de l’exonération des droits pour les achats de moins de 150 € est vitale pour les acteurs européens de la mode, qu’ils soient industriels ou distributeurs. Troisième sujet de préoccupation, la fiscalité… LG. Le sujet le plus important en 2025 est la prolongation du crédit d'impôt collection jusqu’en 2027, débattue dans le cadre de la loi de finances rectificative. Nous avons oeuvré activement pour son maintien. Le montant de ce crédit est plafonné à 300 000 € sur trois ans, ce qui constitue une aide significative mais il s’agit surtout du seul soutien public spécifique à notre profession ; une vraie prime à la création et à la production en France pour les petites et moyennes entreprises. L’actualité récente nous a rassuré sur ce point puisque le projet de loi de finances pour 2025 a été définitivement approuvé par l’Assemblée Nationale et le Sénat acte cette prorogation pour la période 2025-2027. Pour faire face à l’évolution du marché, la filière doit se réinventer. Comment l’UFIMH soutient-elle les changements ? LG. Nous agissons sur 3 axes : l’innovation technologique, la transformation responsable du secteur et la formation. Ainsi nous accompagnons la transformation de l'IFTH - l 'Institut Français du Textile Habillement- qui travaille sur des avancées en termes de matière, logistique, fabrication... Cet Institut doit, plus que jamais, être l’agrégateur de solutions nouvelles pour aider le secteur à s’engager dans la voie de l’innovation. Par ailleurs, le réseau de l’UFIMH a dédié l’un de ses experts aux questions de RSE, notamment l’évolution des réglementations européennes. L'UFIMH joue ici un double rôle. Informer le secteur de ces évolutions et œuvrer pour qu’elles soient impactantes et appropriables. Dans ce cadre, avec les fédérations qui nous composent et avec le soutien du Défi, nous aidons les entreprises à obtenir des subventions (jusqu’à 5 000 euros) pour mettre en place des actions de développement RSE. Concernant la formation, nous allons créer ou adapter en 2025 cinq certificats de qualification professionnelle, ce qui permet au secteur de valoriser l’expertise de ses salariés. Par ailleurs, l’UFIMH aide les sociétés à bénéficier de financements collectifs de formation professionnelle. Enfin l’UFIMH soutient la campagne de communication Savoir pour Faire portée par le Comité Stratégique de Filière Mode et Luxe pour valoriser les métiers techniques du secteur.** Pour faire face à ces enjeux, vous avez décidé de rendre plus opérationnelle l’organisation de l’UFIMH… PFLL&LG. Nous avons réuni dans un même lieu 8 rue Montesquieu au cœur de Paris, toutes les équipes des fédérations qui nous composent et qui travaillent à présent de manière plus coordonnée. Nous avons rapproché les trois structures de l’UFIMH (la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, la Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin et la Fédération des Industries Diverses) et le Groupement de la Fabrication Française, qui devient une structure à compétence nationale. Nous avons resserré et modernisé la gouvernance à 15 administrateurs et 3 vice-présidents, ce qui permet des prises de décisions plus rapides. Enfin, les entreprises qui ne sont pas affiliées à un syndicat régional auront désormais la capacité d'adhérer directement à notre Union. Une façon pour l’UFIMH de couvrir enfin la totalité du territoire français. * Visitez le site de la Maison du Savoir-Faire et de la Création : https://maisondusavoirfaire.com/ ** Découvrez la plateforme Savoir pour Faire: www.savoirpourfaire.fr Pour en savoir plus sur les actions de l’UFIMH https://www.lamodefrancaise.org/

Formation : l’Académie Internationale de Coupe de Paris (AICP) Former les meilleurs experts aux techniques de la mode de demain.

C’est l’un des établissements les plus reconnus dans l’univers de la mode, en France comme à l’étranger. Zoom sur l’AICP qui forme à l’architecture même du vêtement, à l’heure où l’école choisit d’élargir ses formations à l’univers masculin. « Aujourd’hui, la technique, le savoir-faire et le travail de la main sont devenus des qualités rares, et de plus en plus recherchées ». Christine Walter-Bonini, directrice de l’AICP, aime à chaque rentrée, recevoir ses nouveaux élèves avec ces mots qui dévoilent, en creux, les atouts de cette école unique. Une formation aux métiers techniques de la mode totalement exclusive, et renommée dans le monde entier. Créée au XIXème siècle, l’AICP propose en effet une pédagogie qui repose sur la méthode Vauclair-Darroux (du nom de deux grands tailleurs parisiens des XIXème et XXème siècles) réputée pour sa précision et son sens de l’innovation. Encadrés par des enseignants, eux-mêmes diplômés l’école et passés par les grandes maisons de mode internationales, les étudiants qui suivent ces cursus deviennent de véritables architectes du vêtement, plébiscités par toutes les entreprises du secteur. L’école est ouverte aux élèves titulaires d’un bac pro ou général, d’un BTS MMV ou à ceux qui ont suivi le cursus préparatoire au modélisme proposé par l’institution. Après une série de tests et entretiens, les étudiants choisissent entre les deux grandes formations initiales proposées à plein temps. Intitulée Modéliste international du vêtement, la première permet de maîtriser les techniques de réalisation d’un vêtement complet, en toute autonomie. D’une durée de 11 mois enrichie de stages, elle prépare au titre professionnel de niveau 5 (équivalent d’un Deug, BTS ou DUT). Dédiée exclusivement à la femme jusqu’en 2024, elle se déploie autour de la mode masculine depuis la dernière rentrée. Destinée aux étudiants détenteurs de ce titre ou à des élèves Bac+2, la formation Modéliste créateur en bureau d’études vise à affiner la connaissance des techniques acquises et développer une créativité permettant de réaliser ses propres modèles. Elle s’articule autour de 5 mois de cours et 6 mois de stage et mène à un diplôme de niveau 6, l’équivalent du Bachelor. Autant de formations -reconnues par la commission paritaire de l’UFIMH- qui permettent aux étudiants de trouver un emploi dans les 6 mois suivant l’obtention de leur diplôme L’AICP propose ces cursus en alternance mais aussi des formations permanentes pour les professionnels des maisons de luxe avec des programmes sur mesure. Elle vient également de relancer ses ateliers d’été destinés à tous les publics. De quoi susciter encore des vocations ! Découvrez l’AICP: https://www.aicp.fr/

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