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L’entretien du mois : Sylvie Chailloux Directrice Générale Textile du Maine, vice-présidente UFIMH

« C’est au salon Made in France que se prépare l’avenir de nos entreprises » A l’occasion de l’ouverture du salon Made in France qui se déroulera les 2 et 3 avril au Carreau du Temple, Sylvie Chailloux analyse la dynamique actuelle du secteur mode et ses prochains défis, rappelant également le rôle clé de cet événement dans la promotion des savoir-faire français. Quels sont les objectifs du secteur mode pour 2025 ? Ils concernent tout d’abord l’innovation qui doit s’imposer tout au long de la chaîne de valeur. Des efforts ont été fournis dans les domaines du marketing et de commerce mais il reste, notamment, beaucoup à faire dans celui de la fabrication. Par ailleurs, il est essentiel d’améliorer l’organisation des échanges à l’intérieur de la filière, par exemple au niveau des approvisionnements de tissus qui manquent de fluidité. La transformation numérique et l’intelligence artificielle peuvent apporter des réponses rapides et pertinentes à ces questions. Autre défi, celui de l’écologie. Dans un contexte de forte concurrence internationale, la transition écologique est plus difficile à mener mais elle doit rester un objectif. Nous allons observer les effets de la prochaine mise en œuvre volontaire de l’affichage du coût environnemental qui, on l’espère, va réorienter les consommateurs vers une mode plus durable. Dans tous les cas, les marques ont intérêt à valoriser davantage leur démarche car elle constitue une vraie différenciation aux yeux des consommateurs. Enfin, le sujet de la fin de vie des vêtements s’invite dans l’actualité. Nos législateurs auront à assouplir les règlementations car nous ne disposons pas des capacités nécessaires pour appliquer les dispositions votées. Il faut soutenir les actions autour du recyclage et communiquer davantage autour des dangers de la surconsommation. L’Ufimh oeuvre auprès des parlementaires pour être entendue sur ces sujets. Quelles sont les priorités dans les 3 prochaines années ? Les marques françaises auront à gérer un ralentissement durable avec les USA et à réinvestir le marché européen, avec une sorte de European First. Toutefois, l’export hors Europe n’est pas condamné et l’offre française doit valoriser sa créativité pour maintenir ses positions. Nous devrons également poursuivre nos investissements en termes de transition écologique, en espérant que les consommateurs ralentissent leur compulsion d’achat sur les sites chinois qui devraient être impactés par la loi anti fast-fashion, si nos parlementaires prennent la mesure des enjeux. Je reste persuadée que l’engagement vers une mode plus responsable est notre avenir et je rappelle l’intérêt de la démarche des Ateliers Engagés, portée par le GFF, qui constitue un atout clé pour aider les fabricants dans cette transformation. Celle-ci accompagne les entreprises dans une démarche RSE de façon personnalisée, de façon à leur permettre l’obtention du label Les Ateliers Engagés qui atteste des bonnes pratiques et se révèle très précieux d’un point de vue commercial, et en matière de recrutement. Enfin, les fabricants doivent consolider leur modèle dans le secteur du Luxe tout en s’ouvrant à une diversification pour automatiser les process et réduire leurs coûts sur les marchés de volumes. Nous sortons d’un cycle « prospère » post-covid. Chacun doit repenser son offre, identifier son expertise et cibler ses services, c’est à dire réinterroger son modèle pour l’aligner avec la demande à venir. Quel rôle joue ce salon dans le rayonnement du savoir-faire français ? Il est le rendez-vous incontournable pour identifier l’offre de l’industrie française. Les entreprises (une centaine) qui exposent ici sont toutes des résilientes face aux vents contraires de l’internationalisation du sourcing. Elles ont une histoire et des valeurs qu’elles défendent. Par leur visite, nos clients témoignent de leur attachement à ce modèle même si la période est plus compliquée. Ces visiteurs ont un réel projet et un intérêt pour notre savoir-faire. Ce Salon génère des rencontres qui se transforment en affaires parfois, mais sur le temps long. Contrairement à d’autres salons, on ne repart pas de Made in France avec un carnet de commandes mais on enrichit son réseau. C’est ici que se prépare l’avenir de nos entreprises. *Sylvie Chailloux. Directrice Générale Textile du Maine, administratrice du groupement professionnel Mode Grand Ouest, co-présidente du Groupement de la Fabrication Française, vice-présidente UFIMH. https://www.textile-du-maine.com/  

L’IFM : une école d’excellence pour les métiers techniques de la mode

Depuis sa fusion avec la chambre syndicale de la Haute Couture, l’Institut Français de la Mode a donné un nouvel élan à des formations techniques, alliant désormais savoir-faire français et technologies modernes. Zoom sur ce renouveau avec l’enquête menée par la Maison du Savoir-Faire et de la Création. Dans la mode, les collaborations permettent souvent de réunir le meilleur des deux partenaires… On pourrait en dire autant dans l’univers de la formation si l’on en juge par la fusion très fructueuse réalisée en 2019 entre l’Institut Français de la Mode (IFM) et l'École de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, deux institutions réputées mondialement. La première, créée en 1986, avait pour vocation initiale de préparer les futurs managers de la mode, y compris en matière de création. La seconde permet depuis 1927 d’acquérir les bases techniques de la Haute-Couture au sein des grandes Maisons autant que les techniques de modélisme, de fabrication, de finitions et de mise en forme nécessaires aux ateliers de confection français. La fusion de l’IFM et de l’École de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne a abouti à une combinaison unique au monde. “Nous sommes la seule école de mode au niveau mondial à réunir sur le même campus ces trois piliers que sont le management, la création et les savoir-faire techniques”, souligne Sylvie Ebel, la directrice générale adjointe de l’IFM. Tournant moderne Les formations techniques issues de la Chambre Syndicale ont tiré parti de ce rapprochement. Elles “ont pris un tournant un peu plus moderne avec l’IFM, explique Blenda Clerjon, la directrice des programmes pédagogiques du CAP et BP, professeure et référente du Bachelor of Arts in fashion Design de l’IFM. Nous avons gardé les origines très importantes de la Chambre syndicale, conservé l’héritage et sa transmission du savoir-faire français et nous lui avons redonné une dimension plus actuelle, grâce à une équipe jeune et dynamique”. Cette mise à jour des enseignements a bénéficié aux deux formations historiques en alternance, mises en place dès 1927, délivrant des certificats d’aptitude professionnelle. Soit le CAP Métiers de la mode (niveau trois), qui forme les couturiers, mécaniciens monteurs et prototypistes et le Brevet Professionnel (BP) Vêtement sur mesure (niveau quatre), “permettant d’acquérir une haute technicité en confection de vêtements sur mesure” nécessaire aux premières mains et aux modélistes/toilistes. Deux nouveaux cursus Preuve de l’intérêt que suscite la Couture, le cursus technique s’est étoffé avec l’adjonction de deux nouvelles formations : en 2019, un Bachelor Modéliste Concepteur (BMC) dont le programme innovant (niveau 6) est proposé sur trois ans en alternance puis, en 2023, un CAP Couture Post-bac en 1 an. "Cette formation accélérée à plein temps permet de découvrir les métiers de la couture et a l’avantage de s’adresser aussi bien à des personnes en réorientation (fin de carrière ou en cours d’études) qu’à des étudiants étrangers possédant un équivalent du baccalauréat, désireux de se former aux savoir-faire français et de rejoindre l’IFM”, précise Blenda Clerjon. A tous les niveaux, un même constat d’excellence se retrouve, celui-ci se traduit par des taux de réussite et de placement exceptionnels. Entre 98% des 45 étudiants de CAP et des 20 étudiants du BP sortent diplômés. Des taux attestés par l’Etat, chargé de la correction des examens. Le taux d’insertion professionnelle est proche, pour sa part, de 85% dans les six mois qui suivent la fin des formations. 170 entreprises partenaires Ces statistiques sont d’autant plus satisfaisantes que l’IFM a gagné la confiance et la fidélité de nombreuses entreprises françaises, soit environ 170. Le panel s’étend des plus grandes Maisons de luxe, comme Dior, Chanel, Hermès, Givenchy ou Louis Vuitton, aux ateliers de confection répartis dans toute la France en passant par les bureaux d’étude ou marques de mode… Pour arriver à une telle réussite, plusieurs éléments se combinent, soit à la fois un enseignement adapté et une sélection exigeante des étudiants. Un corps professoral proche du terrain Premier atout de taille : "l’équipe de professionnels pilotant les enseignements est largement aguerrie aux réalités du terrain", explique Blenda Clerjon. Toute cette équipe échange régulièrement avec les tuteurs des étudiants, via des visites en entreprise ou deux rencontres semestrielles, mais aussi avec l’Education Nationale, pour lui faire prendre conscience de l’évolution du terrain et adapter l’enseignement. “Pour les CAP, les diplômés sont formés aux référentiels de l’Education Nationale, à savoir des blocs de compétences, souligne Blenda Clerjon. En dehors de ceux-là, nous avons un peu de latitude pour personnaliser le programme et répondre aux besoins de nos entreprises partenaires". Cette fluidité entre théorie et pratique se traduit dans la pédagogie de l'école. “Nous avons des études de cas réel sur les problématiques de la fabrication et tout ce qui tourne autour”, indique la responsable. L’enseignement porte sur des techniques issues d’une longue tradition, comme le moulage, le patronage, la couture à la machine ou à la main. Mais depuis la fusion de 2019, il intègre aussi de nouvelles technologies - formation à la CAO, PAO et prototypage 3D. Priorité à la RSE La RSE est aussi désormais un must à l’IFM avec de plus en plus de projets axés sur le recyclage et la circularité des matériaux, l’upcycling et l’ecosourcing. “Nous sensibilisons les jeunes aux enjeux sociaux et environnementaux, explique Blenda Clerjon. Nous essayons de les pousser à faire de l’upcycling à la fois des matières et produits déjà existants, voire à introduire des matières autres que les textiles dans leurs projets”. Les étudiants peuvent ainsi utiliser des fins de rouleaux ou de stocks donnés par les Maisons partenaires. Une autre explication majeure des performances de l’école repose sur la façon dont elle choisit ses étudiants. "A l’IFM, nous formons des passionnés qui viennent découvrir la mode en commençant par les bases. Nos recrutements sont exigeants. Motivation, projets d’avenir, curiosité, minutie, patience, capacité à travailler en équipe, à répondre aux briefs et à suivre les consignes sont pris en compte tout comme la capacité à faire preuve d’intelligence sociale. Ces qualités sont constamment mises à l’épreuve puisque nos alternants sont perpétuellement en situation professionnelle, même lorsqu’ils sont en classe", fait valoir Blenda Clerjon. Une sélection exigeante Cela se traduit par une sélection stricte à l’entrée des formations. Alors qu’il y a 300 à 400 postulants par an, l’IFM ne dispose que de 45 places, “réparties en trois classes pour leur transmettre les savoir-faire dans de bonnes conditions” pour les CAP en alternance. Et il n’a que 20 places à offrir aux candidats au CAP à temps plein et aux BP ! Certes, la demande est réelle dans les Maisons, ateliers et bureaux d’études pour les étudiants formés par l’IFM... Mais faute de places suffisantes en alternance en entreprise, l’IFM préfère ne pas augmenter le nombre actuel d’étudiants. Ce qui lui demande un temps important pour bien étudier tous les dossiers et n’oublier personne. Un travail conséquent alors que les candidatures sont à la hausse ces deux dernières années, traduisant l’engouement croissant pour les métiers de la main. Des formations techniques prisées Alors que le CAP à temps plein accepte des étudiants âgés de plus de 30 ans (ce qui n’est pas le cas dans les formations en alternance), la responsable voit aussi “des personnes en reconversion professionnelle, ayant fait des études pour rassurer leurs parents. Et comme elles sont malheureuses dans leurs professions initiales, elles reviennent à leur souhait initial d’exercer un métier manuel”. Preuve de leur motivation : elles sont prêtes à investir 12 500 €, le coût de cette formation sans alternance ! L’entrée dans le giron de l’IFM de formations techniques est aussi un plus pour les futurs managers. A la demande des étudiants de ses cursus de management, l’Institut a ainsi créé un certificat pour que ces derniers puissent s’initier aux techniques de la couture, lors de sessions supplémentaires le samedi. "Pour des raisons pratiques, nous avons dû limiter les classes à une vingtaine d’étudiants mais les candidats ne manquent pas”, souligne Sylvie Ebel. Celle-ci a bien conscience du rôle majeur dévolu désormais à l’IFM dans le secteur. “On nous a confié cette école avec des formations essentielles à la spécificité de notre filière. Nous ne nous contentons pas de “garder le temple”, mais nous développons aussi les formations de ces métiers essentiels à l’industrie du luxe française. Et nous allons encore renforcer les choses”, explique la directrice adjointe. A l’image de l’industrie de la mode, alliant création et technique, l’IFM fait ainsi à la fois preuve d’imagination et de rigueur pour maintenir vivante la flamme des savoir-faire français et de leur transmission. Pour en savoir plus, découvrez le site de l'Institut Français de la Mode. Retrouvez les articles du magazine de la Maison du Savoir-Faire et de la Création ici

3 questions à… Amedi Nacer, président des Manufactures de Normandie.

« J’ai la conviction que la production française est un secteur d’avenir" Avec un chiffre d’affaires en constante progression et les grandes maisons du luxe français pour clients, les Manufactures de Normandie sont l’un des meilleurs exemples de la vitalité du Made in France. Avec son président Amedi Nacer, les dessous de cette réussite. Pouvez-vous tout d’abord nous présenter votre entreprise… Basées à Caen, les Manufactures de Normandie sont la fusion des sociétés Thierry et Fonlupt que j’ai rachetées en 2004 et 2012. Deux entreprises aux expertises très complémentaires qui nous permettent aujourd’hui de répondre aux attentes des grandes maisons du luxe français avec quatre pôles d’activités : la maroquinerie, le flou, le tailleur et le développement de nouveaux savoir-faire. La société réunit aujourd’hui 220 artisans et 14 nationalités - des français, mais aussi des afghans, syriens, chinois… Des professionnels motivés qui viennent ici avec une expérience très riche, acquise dans leur propre pays. Celle-ci est complétée par une formation « maison » que nous proposons à nos employés dès leur arrivée et tout au long de leur carrière afin qu’ils puissent acquérir l’ensemble des savoir-faire maison, comme la très exigeante « couture point main ». Deux formatrices, qui ont travaillé durant plus de 20 ans dans l’entreprise, encadrent ces temps d’apprentissage et transmettent les gestes qui sont notre patrimoine. C’est l’une de nos singularités, nous sommes à la fois une entreprise et un centre de formation. Les Manufactures de Normandie connaissent un développement continu. Quelles sont les clés de votre succès, et quels retours d’expérience pourriez-vous partager ? Notre principal atout réside dans notre volonté à nous adapter en permanence, aux marchés, aux attentes de nos clients et à celles de nos salariés. Nous avons toujours placé les besoins de nos employés au cœur des préoccupations de l’entreprise car nous considérons qu’ils sont sa première richesse. Nous attachons une grande importance à la transmission des savoir-faire d’excellence, avec une exigence qui est l’une de nos valeurs communes. Nous cultivons également un management apaisé et de proximité. Tous nos managers sont issus de l’entreprise. Nous tentons de créer les conditions pour que les employés s’investissent, qu’ils aient envie de prendre des responsabilités sans craindre l’échec. Quels sont vos projets, vos ambitions pour les 3 prochaines années ? Nous allons développer encore notre pôle formation car il contribue incontestablement à la bonne santé de l’entreprise. Nous avons aussi pour ambition d’améliorer la rémunération de nos salariés afin de renforcer la pérennité de nos équipes. Côté technique, nous travaillons à monter en compétences dans le domaine de la digitalisation, notamment de la supply chain. Nous avons créé un bureau d’études pour accompagner nos clients en étant davantage force de proposition et en valorisant l’excellence de nos savoir-faire. Enfin, nous sommes très engagés dans le domaine de la RSE et nous allons poursuivre nos actions autour de la réduction de notre bilan carbone. Autant d’objectifs qui participent à valoriser une certaine idée du Made in France auquel nous sommes très attachés. Nous avons su préserver, transmettre et moderniser des savoir-faire exceptionnels et nous avons la conviction que la production française est un secteur d’avenir, pourvu que les entreprises développent cette capacité de s’adapter, en permanence, aux attentes du marché. https://thierry-fonlupt.fr/  

Déclaration du réemploi des emballages – Données 2024

Depuis l’année dernière les entreprises qui utilisent des emballages industriels et commerciaux (dont la REP est en cours de création) ont une obligation de déclarer le volume de ces emballages qu’elles utilisent. Un second webinaire d’aide à la déclaration (uniquement en français) du réemploi des emballages professionnels à l’Observatoire aura lieu le 25 mars de 14h à 15h. Réservez dès maintenant ce créneau dans votre agenda en cliquant sur ce lien : Webinaire ADEME - Déclaration du réemploi des emballages industriels et commerciaux et emballages de la restauration Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre page internet dédiée à la déclaration des emballages professionnels à l’Observatoire. Vous mettez sur le marché des emballages relevant du périmètre d’une filière REP en 2024 ? Pour rappel, aucun emballage relevant du périmètre d’un éco-organisme ne doit être déclaré à l’Observatoire. Renseignez-vous auprès de l’éco-organisme afin de connaître les démarches à suivre.

L’entretien du mois : Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët co-présidents de l’Union Française des Industries Mode et Habillement / UFIMH

« Nous allons plus que jamais défendre les intérêts de nos entreprises » Dans cette période économique et géopolitique incertaine, Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët détaillent l’ensemble des actions prévues en 2025 pour préserver la dynamique du secteur. Cette année, votre objectif est d’abord de préserver le développement des entreprises. Comment agissez-vous ? PFLL. Ce développement est aujourd’hui chahuté par les transformations des réseaux de distribution. L'e-commerce connait un net recul et nous incitons les entreprises à réinvestir le domaine, en leur faisant bénéficier des subventions du Plan d'action digital. Nous soutenons le Wholesale en les invitant à amplifier leur présence dans les salons, en particulier à l’étranger car l’export constitue un relais de croissance essentiel. Nous soutenons ainsi leur présence dans une quinzaine de salons à l’international. Nous avons la chance de disposer à Paris d’événements de portée internationale pour le prêt-à-porter féminin et les accessoires (Who’s next, Tranoï, Première Classe...), et en Europe pour la mode masculine (Pitti Uomo). L’UFIMH et ses fédérations s'assurent que les marques soient représentées au mieux sur ces événements majeurs, en leur accordant des soutiens financiers via nos organisations et le Défi. Nous accompagnons les acteurs de la fabrication française en soutenant leur présence au salon Made in France / Première Vision et en pilotant la Maison du Savoir-Faire et de la Création* qui met en relation efficacement marques et fabricants français. Second axe d’intervention, la lutte contre le développement de l'ultra fast fashion… PFLL. L'ultra fast-fashion (avec les marques Shein, Temu ou My Little Pretty Things) a pris des parts de marché considérables en France, contribuant à une déstabilisation de notre écosystème. Alors que la plupart de nos membres s’inscrivent dans une démarche durable, il est crucial de contrôler ce marché qui incite à une consommation irresponsable avec, à la clé, un impact négatif sur le plan social, économique ou environnemental. Une loi anti fast-fashion doit être présentée au Sénat et l’UFIMH milite pour accélérer son vote. Cette loi interdit aux plateformes toute forme de publicité. Elle impose l’affichage d’un score environnemental pour chaque produit et la création d’un système de bonus-malus dont les fonds seront reversés aux marques vertueuses. Enfin, l’UFIMH plaide au niveau européen pour un retour à l’équité concernant ces produits importés qui passent sous les radars des douanes puisque leur valeur ne dépasse jamais 150 €. LG. Ceci est d’autant plus nécessaire que le Président des États-Unis vient de signer un décret abrogeant cette tolérance pour les envois postaux de Chine et de Hong Kong, à destination des consommateurs américains. L’Union Européenne ne peut attendre, sauf à exposer nos marchés à une réorientation des plateformes chinoises. La suspension rapide de l’exonération des droits pour les achats de moins de 150 € est vitale pour les acteurs européens de la mode, qu’ils soient industriels ou distributeurs. Troisième sujet de préoccupation, la fiscalité… LG. Le sujet le plus important en 2025 est la prolongation du crédit d'impôt collection jusqu’en 2027, débattue dans le cadre de la loi de finances rectificative. Nous avons oeuvré activement pour son maintien. Le montant de ce crédit est plafonné à 300 000 € sur trois ans, ce qui constitue une aide significative mais il s’agit surtout du seul soutien public spécifique à notre profession ; une vraie prime à la création et à la production en France pour les petites et moyennes entreprises. L’actualité récente nous a rassuré sur ce point puisque le projet de loi de finances pour 2025 a été définitivement approuvé par l’Assemblée Nationale et le Sénat acte cette prorogation pour la période 2025-2027. Pour faire face à l’évolution du marché, la filière doit se réinventer. Comment l’UFIMH soutient-elle les changements ? LG. Nous agissons sur 3 axes : l’innovation technologique, la transformation responsable du secteur et la formation. Ainsi nous accompagnons la transformation de l'IFTH - l 'Institut Français du Textile Habillement- qui travaille sur des avancées en termes de matière, logistique, fabrication... Cet Institut doit, plus que jamais, être l’agrégateur de solutions nouvelles pour aider le secteur à s’engager dans la voie de l’innovation. Par ailleurs, le réseau de l’UFIMH a dédié l’un de ses experts aux questions de RSE, notamment l’évolution des réglementations européennes. L'UFIMH joue ici un double rôle. Informer le secteur de ces évolutions et œuvrer pour qu’elles soient impactantes et appropriables. Dans ce cadre, avec les fédérations qui nous composent et avec le soutien du Défi, nous aidons les entreprises à obtenir des subventions (jusqu’à 5 000 euros) pour mettre en place des actions de développement RSE. Concernant la formation, nous allons créer ou adapter en 2025 cinq certificats de qualification professionnelle, ce qui permet au secteur de valoriser l’expertise de ses salariés. Par ailleurs, l’UFIMH aide les sociétés à bénéficier de financements collectifs de formation professionnelle. Enfin l’UFIMH soutient la campagne de communication Savoir pour Faire portée par le Comité Stratégique de Filière Mode et Luxe pour valoriser les métiers techniques du secteur.** Pour faire face à ces enjeux, vous avez décidé de rendre plus opérationnelle l’organisation de l’UFIMH… PFLL&LG. Nous avons réuni dans un même lieu 8 rue Montesquieu au cœur de Paris, toutes les équipes des fédérations qui nous composent et qui travaillent à présent de manière plus coordonnée. Nous avons rapproché les trois structures de l’UFIMH (la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, la Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin et la Fédération des Industries Diverses) et le Groupement de la Fabrication Française, qui devient une structure à compétence nationale. Nous avons resserré et modernisé la gouvernance à 15 administrateurs et 3 vice-présidents, ce qui permet des prises de décisions plus rapides. Enfin, les entreprises qui ne sont pas affiliées à un syndicat régional auront désormais la capacité d'adhérer directement à notre Union. Une façon pour l’UFIMH de couvrir enfin la totalité du territoire français. * Visitez le site de la Maison du Savoir-Faire et de la Création : https://maisondusavoirfaire.com/ ** Découvrez la plateforme Savoir pour Faire: www.savoirpourfaire.fr Pour en savoir plus sur les actions de l’UFIMH https://www.lamodefrancaise.org/

Formation : l’Académie Internationale de Coupe de Paris (AICP) Former les meilleurs experts aux techniques de la mode de demain.

C’est l’un des établissements les plus reconnus dans l’univers de la mode, en France comme à l’étranger. Zoom sur l’AICP qui forme à l’architecture même du vêtement, à l’heure où l’école choisit d’élargir ses formations à l’univers masculin. « Aujourd’hui, la technique, le savoir-faire et le travail de la main sont devenus des qualités rares, et de plus en plus recherchées ». Christine Walter-Bonini, directrice de l’AICP, aime à chaque rentrée, recevoir ses nouveaux élèves avec ces mots qui dévoilent, en creux, les atouts de cette école unique. Une formation aux métiers techniques de la mode totalement exclusive, et renommée dans le monde entier. Créée au XIXème siècle, l’AICP propose en effet une pédagogie qui repose sur la méthode Vauclair-Darroux (du nom de deux grands tailleurs parisiens des XIXème et XXème siècles) réputée pour sa précision et son sens de l’innovation. Encadrés par des enseignants, eux-mêmes diplômés l’école et passés par les grandes maisons de mode internationales, les étudiants qui suivent ces cursus deviennent de véritables architectes du vêtement, plébiscités par toutes les entreprises du secteur. L’école est ouverte aux élèves titulaires d’un bac pro ou général, d’un BTS MMV ou à ceux qui ont suivi le cursus préparatoire au modélisme proposé par l’institution. Après une série de tests et entretiens, les étudiants choisissent entre les deux grandes formations initiales proposées à plein temps. Intitulée Modéliste international du vêtement, la première permet de maîtriser les techniques de réalisation d’un vêtement complet, en toute autonomie. D’une durée de 11 mois enrichie de stages, elle prépare au titre professionnel de niveau 5 (équivalent d’un Deug, BTS ou DUT). Dédiée exclusivement à la femme jusqu’en 2024, elle se déploie autour de la mode masculine depuis la dernière rentrée. Destinée aux étudiants détenteurs de ce titre ou à des élèves Bac+2, la formation Modéliste créateur en bureau d’études vise à affiner la connaissance des techniques acquises et développer une créativité permettant de réaliser ses propres modèles. Elle s’articule autour de 5 mois de cours et 6 mois de stage et mène à un diplôme de niveau 6, l’équivalent du Bachelor. Autant de formations -reconnues par la commission paritaire de l’UFIMH- qui permettent aux étudiants de trouver un emploi dans les 6 mois suivant l’obtention de leur diplôme L’AICP propose ces cursus en alternance mais aussi des formations permanentes pour les professionnels des maisons de luxe avec des programmes sur mesure. Elle vient également de relancer ses ateliers d’été destinés à tous les publics. De quoi susciter encore des vocations ! Découvrez l’AICP: https://www.aicp.fr/

Economie : Plan Export, les grandes actions pour 2025

Cette année encore, les fédérations de l’UFIMH ont élaboré la stratégie la plus ambitieuse pour dynamiser la filière à l’international, avec le soutien du DEFI. Le point sur les grands engagements 2025, pour l'univers masculin et féminin par Hervé Huchet, Direction internationale de la Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin et Anne-Laure DRUGUET, Fédération Française du Prêt à Porter Féminin. Les éléments clé pour la mode masculine, par Hervé Huchet : *Un programme de subventions aux salons leaders à travers le monde. L’accompagnement sera proposé pour les événements Pitti Uomo, Fashion week New York, Collective Chicago, Project Las Vegas et Mandatory à Copenhague. *L’organisation de showrooms pour les jeunes marques créatives. Cette proposition a été pensée dans le cadre des opérations List Tokyo, List Seoul, et List New York et invite notamment à de vrais « retail tours » pour découvrir les conditions de distribution et les facteurs clé de réussite pour ces marchés. *Un soutien aux jeunes marques pour participer aux salons parisiens. Créées après 2018, ces maisons pourront ainsi se faire connaitre sur les salons Man, Welcome, Collective, Maison et Objet et Première Classe, sans oublier les showrooms de dimension internationale. *L’accompagnement de marques créatives sur le marché Coréen. Baptisé Boarding pass, ce programme propose un suivi personnalisé et des séances de coaching pour s’implanter en Corée, et prévoit également une proposition au Japon pour 2026. *Des subventions pour les jeunes marques et les primo exportateurs. Durant trois années, une aide précieuse pour les maisons qui se lancent dans l’aventure des salons à l’étranger. *Une aide pour permettre aux sociétés de protéger leur marque et logo. Les marques qui poursuivent leur développement au Japon, Corée ou Chine bénéficieront d’une subvention forfaitaire de 1000 euros, pour préserver leur identité. *Des ateliers pour accompagner les sociétés dans leur développement. Via quatre sessions cette année, les Ateliers du 8 Montesquieu proposeront aux maisons un panorama précis de toutes les aides à l’international dont elles peuvent bénéficier : banques, Bpi France, Défi, programmes Business France…Des ateliers sont également prévus sur le rôle des influenceurs, la protection des marques, l’IA et la RSE. Les éléments clé pour la mode féminine, par Anne-Laure Druguet : *Un programme de subvention et de promotion sur dix marchés à l’international. Nous accompagnons et soutenons, avec le Défi, les marques de mode, de prêt à porter et d’accessoires, ainsi que les marques de cérémonie sur les salons majeurs: - En Europe, European Bridal week, Si Spoza, Barcelona Bridal Fashion Week, Scoop London, White Milano. - Aux Etats-Unis (salons de mode et art de vivre) à New York, Miami et Los Angeles, avec Coterie, Magic, Cabana, D&A, Brand Assembly, Shoppe Object et New York Now. - En Asie avec un programme d’opérations sur mesure pour les marques françaises, via nos salons Mode in France à Tokyo, Taipei et Séoul. En 2025, nous renouvelons notre programme MIF Shaker au Japon, qui accompagne l’entrée des marques sur ce marché. En 2024, 5 ont participé au programme. Cette année, 7 marques ont déjà rencontré des partenaires à Tokyo. En Chine, nous développons un dispositif de subventions pour les showrooms multimarques. *Un programme de formations et mises en relation pour les marques de mode françaises avec des focus et des formations par pays pour comprendre les enjeux de chaque marché, la mise à disposition de listings de showrooms et partenaires et des programmes de mises en relation adaptés aux différents pays. La Chine tout d’abord avec un programme lancé en 2024 et prochainement avec le Moyen Orient. Sur ces marchés où les marques ne peuvent avancer seules, nous les aidons à trouver LE bon partenaire. * Une influence à l’international. Notre Plan international d’influence accompagnera également 10 marques avec un dispositif de coaching et une subvention pour améliorer leur présence sur les réseaux sociaux à l’international. Visitez les sites de la Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin et du Prêt à Porter Féminin: https://www.promaslist.com/ https://pretaporter.com/  

3 questions à… Eleonore Baudry, présidente de la maison Figaret.

A la tête de Figaret depuis 2018, Eleonore Baudry a retravaillé l’identité de la marque et sa modernité, avant de penser les axes forts de sa croissance. Les objectifs de ces cinq prochaines années ? Le développement de ses collections femme et une amplification de sa présence à l’international. Vous avez rejoint Figaret il y a sept ans. Quel regard portiez-vous sur la maison et comment avez-vous souhaité la faire évoluer ? Lorsque j’ai rejoint l’entreprise, je me suis dit que j’avais la chance de prendre la direction d’une très belle maison française, renommée depuis plus de 50 ans pour son savoir-faire et la qualité de ses chemises. J’ai eu à cœur de préserver ce patrimoine, tout en donnant à la marque une résonnance avec l’époque : une vitalité contemporaine. Nous avons actualisé l’offre en retravaillant les coupes, en élargissant nos propositions avec des modèles pensés dans des matières plus exclusives, tout en conservant nos traditionnelles popelines blanches. Nous sommes restés fidèles à notre raison d’être : un style qui traverse les saisons et les générations. Toutefois, la pandémie nous a donné l’opportunité de penser une offre plus casual avec des modèles en lin, denim ou flanelle pour accompagner les évolutions de style de nos clients. Nous avons aussi développé une offre mixte et des propositions pour la femme avec de belles réussites, comme la collection ‘Je t’aime’ imaginée après avoir revu le film « Les choses de la vie » de Sautet et cette scène où Romy Schneider emprunte la chemise d’homme de Piccoli et s’installe à sa machine à écrire pour y découvrir cette déclaration. L’une de vos missions est aujourd’hui d’accélérer le développement de la marque… Après avoir élargi et fidélisé notre communauté, priorité est désormais à l’expérience en boutique. Nous avons à cœur de créer un lien fort avec nos clients en valorisant la qualité et en suscitant l’intérêt par la singularité de notre offre. En 2025, nous prévoyons des ouvertures de boutiques dont une première, imminente, dans le quartier des Batignolles. Nous développons aussi la communication digitale, l’e-commerce et venons de lancer le wholesale à l’international en ciblant boutiques multimarques et grands magasins. Enfin, nous avons beaucoup d’ambition pour la Femme chez Figaret. Cette saison, nous lancerons une collection Studio, inspirée des femmes cinéastes qui ne renoncent pas à leur féminité tout en adoptant un « métier d’homme ». A suivre ! Vous avez lancé un concept de diners littéraires. Une façon de renforcer l’identité de la marque ? Figaret aime le bel ouvrage, et la création. La marque est associée au cinéma mais aussi à la littérature. En partenariat avec Gallimard, nous avons travaillé autour de Rimbaud et Saint-Exupéry avec, chaque fois, une chemise exclusive qui dévoile une citation brodée. Nous organisons aussi des diners dans notre boutique de la rue de la Paix qui s’intitulent « la passion du Style ». Lors de ces événements, une quinzaine de personnes sont réunies autour de leur engouement commun pour un auteur comme Kessel ou Bret Easton Ellis. Une belle façon de se rencontrer… *la maison Figaret est membre du Syndicat de Paris de la Mode Féminine, première composante de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin. Eléonore Baudry siège au conseil d’administration de cette Fédération, membre de l’UFIMH, depuis 2022. Pour en savoir plus sur la maison Figaret : https://www.figaret.com/  

L’IA PROMPTE LA MODE

La Fédération Française du Prêt à Porter Féminin organise le Jeudi 10 avril 2025, de 9h à 10h30, Paris 10è un événement réservé à 250 professionnel, CEO de marques et acteurs de la mode française dédié aux applications de l’intelligence artificielle dans la mode. Sur une matinée, une sélection de solutions, d’experts et de contenus exceptionnels sera proposée aux marques de mode pour comprendre comment l’IA bouleverse le prêt-à-porter et quelles sont les applications déjà disponibles au service de la performance, de la création et de la compétitivité. Au fil des conférences, des workshops et des démonstrations de solutions, l’IA se dévoilera sous toutes ses coutures. Cet évènement est organisé avec le soutien du DEFI. Retrouvez tous les détails ici

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